La surconsommation de matières naturelles et donc leur épuisement est l’impact le plus important de la vie d’une basket. Le choix des matières dans la composition d’un modèle est primordial afin de concevoir une basket écologique.
Qu’est-ce qu’une matière responsable ?
C’est une vaste question et on va essayer de vous éclairer.
Premièrement, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise matière. Tout dépend de l’usage du produit fabriqué. On vous explique par un exemple souvent cité par les co-fondateurs de la Coopérative Mu pour expliquer l’éco-conception.
Si vous souhaitez fabriquer un banc écologiquement responsable, quelle matière choisir ? Construire un banc en bambou sur une place publique n’aura que très peu d’intérêt, car il soumit à de fortes usures et il faudra le remplacer souvent et le bénéfice écologique d’une matière responsable sera perdu par les impacts négatifs de son remplacement. Un banc en béton sera plus judicieux.
Concernant des baskets et des vêtements, c’est le même principe : il est nécessaire de prendre en compte l’usage. Nous avons donc choisi avec soin chaque matière dans notre basket afin qu’elles soient peu polluantes, résistantes et recyclables.
❌ Non, nous ne sauvons pas des bouteilles trouvées en mer pour qu’elles finissent dans des baskets mélangées à du plastique vierge (très mauvaise idée si vous ne l’avez pas compris surtout pour des vêtements et les micros particules de plastique qui vont contaminer les eaux).
❌ Non, nous n’utilisons pas de cuir recyclé ou de cuir vegan contenant des dérivés de la pétrochimie avec des procédés de transformation opaques et néfastes.
❌ Non, vous ne trouverez pas de coton vierge peu importe les labels ou certifications.
C’est dit. Maintenant qu’allez-vous trouver dans nos baskets ?
Des matières locales 🇫🇷
C’est bien joli de fabriquer nos baskets en France si c’est pour trouver nos matières à l’autre bout du monde.
Vous vous en doutez, ce n’est pas le cas. Nos baskets sont 100 % conçues en France et toutes les matières proviennent également de France, sauf la semelle qui vient du Portugal (pour le moment).
Nous avons pris le parti d’une économie locale, nous travaillons donc exclusivement avec des fournisseurs de matières près de chez nous. Notre premier modèle est en lin, en tant que Normands, nous en sommes fiers ! Mais pour continuer dans la transparence, il faut s’intéresser à toutes les étapes de transformation de la matière. Par exemple, du polyester recyclé “venant de filets de pêche” a souvent fait le tour de la planète même si le fournisseur est une entreprise française, on vous laisse méditer sur l’intérêt :)
Une matière responsable est une matière locale. On s’inspire de ce qui est bien fait à côté de chez nous et tout ira bien.
Du lin, une matière écologique par nature
Vous l’aurez peut-être déjà compris mais chez CARUUS on est fan de lin. On vous explique pourquoi. Fierté normande mise de côté, le lin est une plante locale qui milite pour le respect de l’environnement.

Le lin se cultive entre Caen et Amsterdam, sa culture (la liniculture) protège et aère les sols. Le lin lutte pour la préservation de nos terroirs - flore et faune incluses - et nos ressources en eau. En effet, contrairement au coton qui est sur-consommatrice d’eau dans sa culture le lin ne nécessite que de l’eau de pluie.
Pas d'irrigation (l’eau de pluie suffit) + peu d'intrants (engrais, produits phytosanitaires) = écosystèmes respectés.
Nous utilisons tout d’une plante de lin, de la graine riche en oméga 3 (aussi utilisée dans des soins de beauté), des fibres longues et courtes.
Mais il y a un point d’attention à avoir : les étapes de transformation à savoir le teillage, le peignage, la filature et le tissage. En effet, le lin est une plante qui se cultive près de chez nous mais il a été victime d’une filière française qui a vécu un creux. Vous pouvez acheter un vêtement en lin dont la transformation se fait en Chine, c’est bien dommage.
Le lin que nous utilisons est filé en Pologne par une entreprise française. Des projets de filature de lin reviennent en France et c’est top, on a hâte de voir les résultats de Linpossible 🌱
Vous vous dîtes, mais pourquoi toutes les marques n’utilisent pas du lin ? Le coût. Le lin coûte en moyenne 5 fois plus cher que le coton. C’est la triste réalité de la mode, réduire les choix à des choix de rentabilité au dépit de choix responsables.
Pour résumer le lin c’est éco-responsable et local mais moins rentable.
Dans la version 2.0 d'ÖTZI et chez Gisèle vous ne retrouverez aucune matière de provenance animale. Ces baskets sont entièrement vegan.
Upcycling et vêtements recyclés
Une distinction est à faire entre upcycling et recyclage. Pour faire simple une matière upcyclée vient d’un produit en fin de vie et on réutilise la matière sans transformation. Par exemple, couper dans les jambes d’un jean usagé pour en faire des baskets.
Une matière recyclée subit une transformation (du coup une dépense énergétique et un impact environnemental). Par exemple, l’intérieur de nos baskets est en vêtements recyclés. Ils ont été broyés, concassés et retissés en toile.
L’upcycling est donc écologiquement plus intéressant mais bien plus difficile techniquement. Il faut pouvoir collecter la matière et suivant les produits collectés, la matière utilisable est parfois une petite surface et il est difficile d’avoir une matière uniforme. C’est également un travail humain qui a donc un coût. Une matière upcyclée ou recyclée coûte plus cher qu’une matière vierge.
Le premier né de notre collection ucpcylée est un sac polochon fabriqué dans un atelier en Normandie à partir de jeans en fin de vie, de boudins de bateaux pneumatiques et de bâches commerciales.
Nous avons choisi avec soin chaque matière présente dans une basket CARUUS et surtout, nous avons réduit au maximum leur nombre afin de faciliter leur recyclage en fin de vie. Alors qu’une paire de baskets classique contient en moyenne 40 matériaux différents, une paire de CARUUS n’en contient que 6.